Chanson à quatre couplets et deux refrains recopiée les 3 et 4 janvier 1918 janvier dans un cahier de chansons par Louis Leclerc, alors à l’hôpital n°34 bis de Zuydcoote (Nord).
Copie dans un cahier commencé le 1erjanvier 1918 qui contient les paroles de 29 chansons (collection J.- F. Maxou Heintzen).
Sur la première page du cahier est écrit « Année 1918 ». Le cahier de chansons commence (p. 2-5) par une parodie patriotique sur l’air d’Amoureuse ballade (1913 - musique de Vincent Scotto) où il est question de la victoire à venir (« Et l’Alsace notre espérance/Sera reconquise à la France ») avec la mention « Fait à l’hôpital 34 bis de Zuidcoot, le 1. 1. 18 »). Il s’agit du Sanatorium des Dunes à Zuydcoote, transformé alors en hôpital militaire où le détenteur du cahier se trouvait vraisemblablement en convalescence. Les hôpitaux et autres institutions de santé semblent avoir été pendant la guerre un lieu privilégié pour la diffusion des chansons, ce qui s’explique facilement (voir « Le plateau de Lorette (1917) »).
Après les paroles originales d’Amoureuse Ballade écrites par Xam et Gitral (p. 5-8), on trouve Sur le plateau de Craonne sur trois pages, la première datée du 3 janvier 1918, la troisième du 4 janvier 1918. Après le dernier couplet, le mot « FIN » et la signature ne doivent pas laisser penser que Louis Leclerc est l’auteur des paroles qu’il vient de copier. C’est une pratique courante que l’on retrouve dans de nombreux cahiers de chansons.
Parmi des chansons surtout sentimentales, le cahier contient trois autres chansons évoquant directement la guerre, dans un registre franchement patriotique : Fleurs de Nieuport (sur l’air du Temps des cerises, p. 12-13), Verdun on ne passe pas (p. 23-24, qui se termine par « Fin Zuidcoot ») et Ce que chantent les flots de la Marne, ces deux dernières chansons étant de 1916.
L’écriture soignée et de très rares fautes d’orthographe laissent penser que le copiste a reçu une certaine instruction.
Aucune indication de l’air sur lequel se chantent les paroles, à la différence de la chanson des premières pages du cahier.
Outre le « c’est pas fini » du premier refrain et le « c’est pour eux qu’on s’crève » du second refrain, des variantes qui sont communes aux autres versions datant de la période 1917-1920, il faut noter au 4e couplet : « tant de gens » (vers 2), « petits purotins » (v. 8) et surtout « ces cochons-là » (dernier vers).
A regarder le titre de près sur la première page de la copie, il apparaît nettement que Louis Leclerc avait d’abord commencé le dernier mot du titre par un « L », avant de se reprendre et d’écrire « Craonne ». Avait-il en tête une autre version avec au refrain « C’est à Lorette sur le plateau » ?…
Cette version a été présentée par Jean-François « Maxou » Heintzen, l’inventeur et actuel propriétaire du cahier, dans TRAD Magazine, n° 153 (janvier-février 2014) dans la rubrique « Pattes de mouches et rats d’archives ».
Autour de la Chanson de Craonne http://www.chansondecraonne.fr M-à-j le 16/01/2017