Sur le Plateau (30 juin 1917)

Chanson à quatre couplets et deux refrains adressée en juin 1917 à un caporal du 152e régiment d’infanterie en instruction à Langres et interceptée par le contrôle postal.

Source :

Transcription dactylographiée d’un courrier posté le 30 juin 1917 avec deux chansons subversives et intercepté par le contrôle postal. Cote aux archives du Service historique de la Défense à Vincennes (16N1552).

Dans une lettre déposée dans un bureau de poste de Fraize, un bourg du département des Vosges, et, sans affranchissement ce qui a vraisemblablement attiré l’attention du contrôle postal. En effet, si les militaires bénéficient pendant la guerre de la franchise postale, les lettres qui leur sont destinées par des non-militaires doivent être affranchies.

Le titre « Sur le plateau » est peu lisible car il a été dactylographié sur « date du timbre à date de la poste ».

Contexte :

Aucune information sur l’expéditeur de la lettre : est-il militaire ? est-il civil ? La lettre ouverte par le contrôle postal avait-elle été mise à la boîte par un militaire ?

La chanson Les embusqués qui accompagne Sur le plateau reprend l’un des thèmes évoqués au dernier couplet, et qui est récurrent dans les préoccupations des poilus : la dénonciation des embusqués, ces « gaillards solides et bien portants » qui ne font pas leur devoir. Il s’agit également d’une parodie, avec une mélodie empruntée à un autre succès d’avant la guerre, Le rouli-rouli (chanson créée en 1914, musique de Jean Schwartz, paroles de Pierre Chapelle et Frantz André).

Remarques sur les paroles :

Par rapport aux autres versions de la période 1917-1919 qui présentent le même premier refrain avec « c’est pas fini… » et le second couplet « sac au dos », ce Sur le plateau diffère non seulement par la localisation (« C’est dans la Somme… »), mais aussi par deux variantes au dernier couplet : « tout cossards qui font la poire » (des fainéants à l’air méprisant) et « pour défendre le bien de ces grosses vaches-là ».

Musique :

L’air noté « Adieu toutes les femmes » fait référence à l’un des vers du premier refrain. Celui qui a copié la chanson pensait-il qu’il s’agissait d’une musique originale en ignorant l’existence de Bonsoir m’amour ?

Autour de la Chanson de Craonne   http://www.chansondecraonne.fr  M-à-j le 02/07/2017